Les lignes aériennes font partie du paysage bruxellois et on ignore presque tout d’elles. En réalité, sans lignes aériennes (aussi appelées « caténaires« ), il n’y aurait pas de tram en circulation. Pour les maintenir en parfaite condition à tout moment, que ce soit par temps très chaud ou très froid, nous installons des « tendeurs » spéciaux qui maintiennent les lignes bien droites. De cette façon, nous évitons les interruptions et la perte de temps pour les voyageurs.
Plus de 300 kilomètres de lignes aériennes parcourent Bruxelles. Dans ces câbles, ce ne sont pas moins de 700 volts qui alimentent en électricité nos trams au contact des pantographes.
L’installation et l’entretien de ces lignes nécessitent de nombreuses consignes de sécurité et l’apprentissage de ce métier demande quelques années de pratique… mais ce n’est plus un problème pour Patrick. Arrivé comme simple chauffeur il y a 36 ans, il est aujourd’hui chef d’entretien au sein de ce service. Depuis son bureau de la rue de Bonne non loin de la Gare de l’Ouest, il nous explique tout sur ces câbles méconnus mais indispensables.
Le service « lignes aériennes » travaille avec six camions à plate-formes isolées et deux « girafes », camions dont les plateformes peuvent monter jusqu’à 28 mètres. Mieux vaut ne pas avoir le vertige !
Le travail consiste en 70% d’entretien et 30% d’installation de nouvelles lignes, comme sur le chantier du futur tram 9. Les équipes se répartissent en trois secteurs et doivent être opérationnelles 24h/24. Certains lieux ne sont entretenus que la nuit car la circulation y est trop intense. À ce rythme, toutes les lignes aériennes sont passées en revue au bout de trois mois.
L’équipe de Patrick doit également intervenir en cas d’accident, par exemple si un arrache une ligne aérienne.
L’été, période difficile pour les lignes aériennes
Nous vous avons déjà parlé des tracas pour nos trams l’automne et l’hiver. Lors de fortes chaleurs, les lignes aériennes demandent un soin particulier. Avec la chaleur, les câbles ont tendance à se détendre à cause du cuivre contenu dans ceux-ci, ce qui risque d’accrocher le pantographe et d’immobiliser le tram, on parle alors de « pantographe retourné« . Dans le pire des cas, le pantographe peut même arracher la ligne!
Pour contrer ce phénomène, nous installons petit à petit sur le réseau des tendeurs qui vont ajuster la pression automatiquement. Nous ne sommes donc plus obligés d’adapter la tension des câbles manuellement sur les tronçons équipés, mais cela ne nous empêche pas de surveiller de près nos lignes aériennes ! Ces tendeurs maintiennent la ligne de contact bien « droite » et ce, à tout moment, même en cas de fortes variations de température. Dans les années à venir, nous placerons ces tendeurs sur l’ensemble de notre réseau. De cette façon, nous économiserons beaucoup de temps et nous pourrons entretenir les lignes aériennes encore mieux ! Pour le voyageur, c’est une avancée considérable : moins d’interruptions et de désagréments.