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Toxicomanes et sans-abris dans le métro bruxellois : que fait la STIB ?

De plus en plus de personnes se retrouvent malheureusement sans-abri et la consommation de drogues augmente considérablement dans tout Bruxelles. Cela a des répercussions négatives sur notre réseau de transport public. La présence de toxicomanes dans les stations génère un sentiment d’insécurité chez beaucoup de voyageurs. Que fait la STIB pour lutter contre ce phénomène croissant ? Comment essayons-nous d’aider les sans-abris et les toxicomanes pour que nos voyageurs se sentent plus en sécurité dans nos stations ? Dans cet article, vous allez découvrir comment nous abordons ce problème ainsi que les ressources supplémentaires que nous mettons en place.

Un problème sociétal

La problématique de la toxicomanie dépasse le rôle et les compétences de la STIB. Notre mission première est d’organiser et d’offrir un service de transport public dans la capitale, pour que vous puissiez vous rendre facilement à votre destination. La STIB ne peut donc prendre en charge l’hébergement des sans-abris, des toxicomanes ou la lutte contre la toxicomanie. C’est une responsabilité du gouvernement.

Les toxicomanes et les sans-abris restent un problème sociétal général qui ne concerne pas spécifiquement les transports publics. Vous les voyez partout : dans les rues, les halls des banques et des grands bâtiments, dans les parkings publics, etc. La solution réside dans une approche globale. Cela ne signifie pas pour autant que ne faisons pas tout notre possible pour améliorer la situation sur le réseau de la STIB.

Des ressources supplémentaires à disposition

Cependant, la STIB va bientôt mettre en place des ressources supplémentaires pour accompagner les sans-abris et les toxicomanes vers des hébergements en dehors de nos stations.

Comment ?

  • Grâce à l’aide d’une équipe spécialisée, active 24h/24 et 7jours/7, qui orientera les personnes concernées vers les installations d’accueils appropriées pour soutenir le travail des associations
  • Avec une équipe de patrouilleurs de sécurité renforcée dans les stations, pour un total d’effectif supplémentaire de 30%
  • Grâce à l’extension des missions de nos agents de sécurité jusqu’au début et à la fin de la nuit.

Actuellement, cette population très vulnérable est déjà orientée vers des hébergements et des services spécialisés par le biais d’une approche humaine. Les ressources supplémentaires mentionnées ci-dessus visent à permettre une orientation plus cohérente de cette population.

Agir sur plusieurs fronts

Nous sommes conscients de notre responsabilité sociétale. C’est pourquoi notre personnel s’engage chaque jour avec solidarité pour créer une atmosphère agréable dans nos stations et nos transports.
Une des manières d’y parvenir est notre implication dans des projets et des partenariats afin d’aider les personnes les plus vulnérables qui se trouvent dans nos installations. Nous collaborons avec des services spécialisés, des associations ainsi que les services de Police. Nous soutenons également les ASBL travaillant dans le secteur des rondes, de la prévention, de l’aide médicale et de l’hébergement.
Nous plaidons à plusieurs niveaux pour une approche structurée et participons activement à des groupes de travail sur ce sujet.

En tant que société de transport public, nous sommes confrontés depuis 2020 à une augmentation significative de nombre de sans-abri et de toxicomanes sur notre réseau, ce qui nous a amenés à tirer la sonnette d’alarme à plusieurs reprises auprès des autorités. En février 2023, une première approche sociale et sanitaire a été mise en place grâce au projet SubLINK. Ce projet réunit la STIB, Projet Lama, Samusocial, DIOGENES et Transit. Il bénéficie du soutien de Bruss’Help. Grâce à cette coordination, une centaine de personnes ont pu être accompagnées dans une douzaine de stations de métro et de prémétro du réseau de la STIB. Cette intervention a récemment été étendue à la partie SNCB de la gare du Midi à Bruxelles.

Une collaboration essentielle

Il est clair que nos employés ne sont pas des spécialistes des problématiques des sans-abris, des toxicomanes ou des personnes dans le besoin, même s’il y sont confrontés. C’est pourquoi nous optons pour une collaboration avec des organismes spécialisés vers lesquels nous pouvons orienter les personnes dans le besoin. Ces organismes disposent de personnel ayant les compétences, les contacts et les infrastructures appropriées. Les personnes sans-abri peuvent donc s’adresser à eux.

De ce fait, le personnel de la STIB facilite en quelque sorte le travail de nos partenaires, car ces derniers sont chargés de fournir un soutien psychologique, médical et social à ces personnes. Ils les réorientent vers des services d’accueil spécifiques, des hébergements adaptés et des soins appropriés.

De plus, les services de police interviennent régulièrement et de manière ciblée dans les stations de métro de Bruxelles. Les agents de sécurité de la STIB sont souvent présents lors de ces opérations pour les aider, car ils connaissent bien le terrain.

Ces opérations visent notamment à éloigner les consommateurs de drogues des stations et à les orienter vers des salles de shoot en dehors des transports publics, à approcher les sans-abris et à leur proposer un hébergement, à arrêter les trafiquants, à rendre les stations aux usagers et à renforcer le sentiment de sécurité. Malheureusement, après chaque action, il est constaté que les personnes concernées reprennent rapidement leur place habituelle. C’est pourquoi il est nécessaire d’adopter une approche globale et intégrée qui dépasse largement la mission d’un service de transport public.

Quel est le rôle des agents de la sécurité de la STIB ?

700km de réseau, 20h sur 24

Pour mieux comprendre la situation, arrêtons-nous un instant sur le rôle primordial d’un agent de sécurité et l’étendue du réseau bruxellois. Aujourd’hui, la STIB compte 2200 arrêts et 69 stations, couvrant un total de 700 kilomètres de lignes. Pour assurer la sécurité de cet immense réseau, nous disposons de 300 agents de sécurité ainsi que d’un nombre équivalent d’agents en station. Malgré leur nombre, en raison de l’ampleur de notre réseau, il est impossible pour nos agents d’être présents partout et en tout temps. Cette situation est difficile car nous devons répartir ces ressources humaines sur les plus de 20 heures d’exploitation quotidienne de notre réseau.

VIGILIS

Outre le fait que nos agents de sécurité sont assermentés, ils sont également accrédités VIGILIS. Grâce à cette accréditation, ils ont le droit de constater des infractions aux règles de transport, telles que le voyage sans titre de transport ou les comportements perturbateurs (fumer, graffitis, etc.). Cependant, ils n’ont pas les pouvoirs d’un service de police.

Concrètement, les agents de sécurité de la STIB dotés de l’accréditation de VIGILIS ont les pouvoirs suivants :

  • Dresser des procès-verbaux pour des infractions commises sur le réseau propre en cas de non-respect des règles de transport et de comportements perturbateurs
  • Demander l’identification des voyageurs
  • Maintenir un voyageur sur place pendant 30 minutes en attendant l’arrivée de la police s’il refuse de divulguer son identité
  • En cas de délit, maintenir le voyageur hors de l’espace public pendant 2 heures en attendant l’arrivée de la police
  • Utiliser des menottes lorsque la personne représente un danger pour elle-même ou pour les autres voyageurs, par exemple, si elle tente de sauter sur les voies

Le ministère des Affaires Intérieures délivre l’accréditation VIGILIS après une formation d’agent de sécurité. Nos employés doivent ensuite réussir des tests auprès du SELOR. Dans l’ensemble, cela représente un parcours de formation d’une durée de 4 à 5 mois.

Il est donc important de comprendre que les agents de sécurité de la STIB sont uniquement compétents pour les infractions au règlement de transport. Ils ne peuvent pas intervenir dans des affaires liées à la drogue, car celles-ci relèvent du domaine criminel. Seule la police peut intervenir dans de tels cas. En cas de flagrant délit, nos agents peuvent cependant appeler la police.

Nos partenaires indispensables

À la STIB, nous disposons d’une équipe de Prévention et Cohésion Sociale qui entretient constamment des contacts avec nos différents partenaires, chacun spécialisé dans un domaine spécifique. Voici un aperçu de ces partenaires :

– Les Infirmiers de rue ont pour objectif d’accompagner les personnes les plus vulnérables sur le plan de la santé en visant à les réintégrer en leur fournissant un logement stable.

– Le (New) Samusocial offre une aide d’urgence gratuite (hébergement, équipes de soins mobiles, assistance médicale et soutien psychosocial) aux sans-abris dans la région de Bruxelles.

Médecins du Monde fournit des soins médicaux aux groupes vulnérables en Belgique et dans le reste du monde.

– L’association DIOGENES réalise un travail de rue auprès des sans-abris (notamment sur le réseau de la STIB via le projet « Métro-Liens ») dans le but de créer un lien entre la rue et le reste de la société.

– La Croix-Rouge de Belgique lutte contre la souffrance humaine et les crises humanitaires.

DUNE est une association spécialisée dans l’accompagnement et la réduction des risques liés à la toxicomanie.

Transit est une association et un centre d’accueil non médicalisé pour les adultes toxicomanes.

– Et bien d’autres encore…

Toutes ces organisations interviennent sur le réseau de la STIB et dans l’espace public. Elles travaillent chaque jour avec un public vulnérable et s’engagent sur le long terme.

La cellule Prévention & Cohésion Sociale : sensibilisation et prévention à la STIB

Notre cellule P&CS mène de nombreux projets et partenariats pour répondre aux problèmes sociaux présents sur notre réseau. Ses actions ciblent différents publics : les jeunes, les femmes, les sans-abris, etc.

Cela se traduit par :

– Des campagnes pour les écoles primaires et secondaires

– Des campagnes de sensibilisation contre le harcèlement sexuel envers les femmes

– Des projets d’embellissement des stations

– L’intégration socioprofessionnelle

– Des formations, etc.

Les missions liées à l’inclusion et à la cohésion sociale font partie de la responsabilité sociétale de la STIB. Elles se situent à la croisée des actions des associations, du cadre social et institutionnel, et du fonctionnement opérationnel de la STIB.

Vague de froid

En cas d’une véritable vague de froid, nous autorisons exceptionnellement les sans-abris à rester dans nos stations pour se réchauffer. Il s’agit toutefois d’une solution très temporaire, car le métro n’est pas un endroit où les services sociaux peuvent accueillir de manière adéquate et humaine les sans-abris ou les toxicomanes, et les orienter vers l’aide appropriée. La circulation du métro dans les tunnels et la présence de 900 volts représentent un risque réel, non seulement pour ces personnes, mais aussi pour les infrastructures critiques des stations souterraines. Des dommages pourraient entraîner de graves problèmes à long terme sur le réseau.

Opération Thermos

L’une des initiatives que la STIB soutient depuis des années est l’Opération Thermos. Pendant l’hiver, du 1er novembre au 30 avril, cette opération offre chaque soir des repas chauds gratuits à partir de 20 heures pour les personnes dans le besoin. La STIB met un bus à disposition et son personnel prend en charge une vingtaine de jours par an. Cela représente chaque soir un total de pas moins de 150 repas distribués aux plus démunis.

Par ailleurs, pour informer au mieux tout le monde, la STIB a également installé, en collaboration avec l’association DUNE, l’application « Le Bon Plan » sur les bornes interactives dans nos stations. Il s’agit d’une véritable « bible » sociale qui répertorie toutes les formes d’aide disponibles pour les personnes dans le besoin.

Conclusion

La présence de sans-abris et de toxicomanes dans le métro de Bruxelles est un problème très sérieux et structurel. La solution réside dans une approche intégrée qui combine la prévention, l’accueil et les actions des services spécialisés et de maintien de l’ordre. Nous abordons systématiquement la question là où nous le pouvons, en collaboration avec les forces de l’ordre, mais il s’agit évidemment d’un défi sociétal complexe qui nécessite une intervention à la source.

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