Combien de temps devrez-vous attendre pour prendre le métro automatique à Bruxelles ? Nous expliquons ce que fait la STIB pour que, d’ici quelques années, vous puissiez tester le métro automatique sans conducteur.
Comment fonctionne le métro automatique ?
Pour faire fonctionner un métro de manière automatique et sans conducteur, nous avons besoin de 3 éléments essentiels. Ces éléments doivent être parfaitement en phase :
- Des métros avec une technologie qui leur permet de fonctionner sans conducteur.
- Une signalisation moderne qui sait toujours où se trouve le métro autonome.
- Des portes palières dans les stations de métro pour que les passagers puissent entrer et sortir en toute sécurité.
Quels sont les avantages du métro automatique ?
- Un temps d’attente plus court, de moins d’une minute trente entre deux métros, ce qui permet de faire rouler plus de métro sur la ligne
- Des fréquences plus élevées et donc plus de places et de confort
- Plus de sécurité grâce aux portes palières: vous ne pourrez plus accéder aux voies
- Moins de consommation car un métro automatique utilise moins d’électricité
Quand pouvons-nous attendre le métro automatique à Bruxelles ?
Au plus tôt, à la fin 2025, le métro automatique fera son apparition à Bruxelles. Vous pourrez ensuite le prendre sur un petit tronçon, dans les stations Erasme, Eddy Merckx et COOVI. Ces 3 stations du métro bruxellois seront les premières stations à être équipées de portes palières. Il s’agit d’un test, qui doit préparer un déploiement ultérieur sur les lignes 1 et 5 et la nouvelle ligne de métro 3.
Pourquoi attendre fin 2024 ? Pour l’instant, l’installation des portes palières n’a pas de sens car il y a trop de types de rames de métro différentes qui circulent. Et comme les portes des rames de métro ne sont pas partout au même endroit, il faut correctement placer les parois pour que vous puissiez descendre.
Vous trouverez ci-dessous tous les détails de ce qui est nécessaire pour faire rouler un métro automatique.
Un métro automatique
Lorsque vous pensez au métro automatique, vous pensez probablement spontanément à des véhicules ultra-modernes. Et à juste titre ! Nos nouvelles rames de métro M7 sont déjà dotées de toutes les technologies nécessaires pour rouler sans conducteur. Cette technologie assure une bonne communication entre le véhicule et le système de signalisation qui contrôle la rame. Les premiers M7 circulent sur le réseau du métro bruxellois depuis l’été 2021, mais toujours en mode manuel.
Bien sûr, vous savez qu’en plus de notre M7, nous avons d’autres types de métro : le Boa ou le M6 et nos anciens MX. Nous équipons les Boas, un par un, du nouveau système compatible avec la nouvelle signalisation. Nous faisons aussi cela avec certaines de nos anciens MX.
Une signalisation moderne, une nécessité pour le métro automatique
Beaucoup moins visible que les rames de métro, mais au moins aussi importante pour le métro automatique : la rénovation complète de notre signalisation. Ce qui est actuellement en plein essor. Grâce à la modernisation, davantage de rames de métro vont circuler. Ainsi, comme dit plus haut, vous devrez attendre moins longtemps, vous aurez plus d’espace et donc plus de confort.
Pourquoi faut-il changer la signalisation actuelle du métro ?
Le métro de Bruxelles a moins de 50 ans et a été équipé d’une signalisation de pointe. Il divise notre réseau de métro en zones de distance fixe, dans lesquelles un métro au maximum peut se trouver. Il s’agit d’un système de sécurité très efficace. Grâce aux zones formées par les circuits électriques, il est impossible pour un métro d’en rattraper un autre. Chaque métro maintient toujours une distance minimale par rapport à celui qu’il précède. Dans le cas contraire, le train est automatiquement freiné.
L’inconvénient du système actuel ? Comme la signalisation fonctionne avec des zones à distance fixe, l’intervalle entre deux métros (et donc votre temps d’attente) ne peut descendre en dessous de 2 minutes et 30 secondes. Avec l’ancien système de signalisation, nous atteignons la capacité maximale aux heures de pointe sur la partie la plus fréquentée du réseau : la partie commune des lignes 1 et 5 du métro.
Vous pouvez acheter autant de métros que vous voulez, cela ne servira à rien tant que vous ne réduirez pas l’intervalle. Cela ne ferait que provoquer un embouteillage souterrain. Le renouvellement de la signalisation est donc la seule solution.
La signalisation du métro automatique ou, Communication Based Train Control (CBTC)
Le nouveau système de signalisation qui contrôlera un jour votre métro, qu’il soit automatique ou non, est le système CBTC (Communication Based Train Control). Le CBCT combine les signaux radio entre les rames de métro avec des équipements le long des voies et dans les locaux techniques. Cette technologie ne fonctionne pas avec des zones fixes, mais avec des zones variables et donc beaucoup plus petites.
Le système CBTC permet de réduire la distance de sécurité et donc le temps entre deux métros. Ainsi, la STIB peut déployer des rames de métro supplémentaires sans souci. Comme cela, vous n’aurez pas à attendre longtemps pour votre métro. Au final, à long terme, cela signifie 20% d’espace supplémentaire dans le métro !
Nos collègues de MTA à New York ont réalisé une vidéo facile à comprendre sur la différence entre l’ancienne et la nouvelle signalisation :
Les portes palières
Outre les métros qui communiquent parfaitement avec le nouveau système de signalisation CBTC, il faut aussi des portes palières dans les stations. Ce sont des portes hautes qui se trouvent sur le bord de la plate-forme. Elles restent fermées tant que le métro automatique ne se trouve pas dans la station. Ce n’est que lorsque le métro arrive, et se positionne correctement face aux portes, que le système ouvrira les portes palières et les portes du métro.
Les portes palières offrent plus de sécurité : en protégeant les quais par ces portes, rien ne peut se retrouver sur les voies. C’est important car si les rames de métro circulent automatiquement, sans conducteur, personne ne peut intervenir si quelque chose se trouve sur les voies. Les portes palières garantissent également que personne ne puisse sauter ou être poussé sur les voies.
A quoi cela va ressembler ? Regardez chez nos voisins à Paris, ils ont déjà installé ce système :
Des temps d’attente plus courts avant l’arrivée du métro automatique
Faut-il attendre l’arrivée du métro automatique pour profiter de ses avantages ? Heureusement, non ! La STIB est déjà occupée à déployer le CBTC, en adaptant les trains actuels du métro Boa et l’infrastructure le long des voies. C’est ce qui se passe dans la première phase sur les lignes 1 et 5.
La bonne nouvelle est qu’en conséquence, d’ici deux à trois ans, la fréquence du métro sera déjà augmentée sur toutes les lignes 1 et 5, et plus tard également sur les lignes 2 et 6. Vous pouvez alors vous attendre à ce qui suit :
- Un métro toutes les 2 minutes sur les lignes 1 et 5 au lieu de toutes les 2 minutes 30 aujourd’hui (sur le tronçon commun)
- Un métro toutes les 2 minutes 30 sur les lignes 2 et 6 au lieu de toutes les 3 minutes aujourd’hui (sur le tronçon commun), ou à terme toutes les 2 minutes si le nombre de passagers est suffisant.
Pourquoi le CBTC arrive-t-il en premier sur les lignes 1 et 5 ? Le tronçon commun de ces lignes, notamment entre Merode et la Gare Centrale, est de loin le plus fréquenté de tout notre réseau. C’est ce tronçon qui a le plus besoin d’une fréquence plus élevée et donc de plus d’espace et de confort.
La nouvelle ligne de métro 3, qui permettra d’ici 2032 de se rendre d’Evere à Forest en 20 minutes, utilisera également le CBTC et les métros automatiques. De cette façon, nous assurerons un système uniforme pour tout notre réseau.