Transporter les habitants et les navetteurs bruxellois le plus rapidement possible, de manière confortable et en toute sécurité: voilà notre tâche essentielle en tant que transports publics bruxellois ! À la STIB, la sécurité fait partie de notre ADN et de notre culture d’entreprise. Nous avons du personnel qualifié qui assure au quotidien la sécurité des passagers et du personnel. Comme Cedric Van Dorpe, Manager Risk & Safety à la STIB.
Quand on parle de sécurité dans les transports publics, on pense immédiatement au service de sécurité qui intervient lors d’incidents sur notre réseau, comme la brigade canine de la STIB.
Mais la sécurité à la STIB, c’est bien plus que cela. Et chacun de nos 10 000 employés doit en être conscient. Nous employons de véritables spécialistes dont la sécurité est la tâche principale. Par exemple, chaque mode de transport (bus, tram et métro) a son propre Manager Risk & Safety (gestionnaire de risque et de sécurité).
Cedric Van Dorpe s’occupe principalement de la sécurité au sein de nos 69 stations. Il travaille pour la STIB depuis 2015 et a auparavant passé six ans au cabinet du gouverneur de Bruxelles (aujourd’hui Haut fonctionnaire) où il s’occupait principalement de la planification d’urgence. Il n’y a donc pas de meilleur spécialiste pour nous en dire plus sur la prévention, les plans d’urgence et les exercices catastrophe, entre autres.
« En tant que Manager Risk & Safety, je m’occupe de trois choses : la sécurité, la gestion des risques et les plans d’urgence« , explique Cédric. « Ce que nous appelons sécurité dans notre jargon, tourne autour de la sécurité des voyageurs, comme par exemple éviter ou prévenir les chutes dans nos stations. La gestion des risques consiste à analyser, évaluer et anticiper les dangers (potentiels). Cela concerne principalement notre personnel. Enfin la planification d’urgence consiste à se préparer et à anticiper les incidents majeurs, dans le but d’assurer une bonne coopération entre la STIB et les services d’urgence.
La sécurité
« En matière de sécurité, nous nous focalisons principalement sur le voyageur », explique Cédric. « Nous nous concentrons sur la prévention et l’analyse des accidents. À chaque station, par exemple, nous vérifions si tout est ok. Un exemple concret ? Les portes d’entrée des stations ! Nous vérifions si le flux de voyageurs est fluide pour chacune de nos stations, en contrôlant par exemple si trop de personnes se rassemblent aux portes en quittant la gare. Nous examinons le positionnement des escalators, le fonctionnement des ascenseurs, etc. »
« Sur les chantiers, nous déterminons à l’avance si nos voyageurs disposent d’un passage suffisant en cas d’affluence ou si nous devons évacuer une station. L’équipe Customer Infrastructure ( Infrastructure client) vérifie pendant les travaux que les ouvriers respectent toutes les règles et, par exemple, qu’ils ne laissent pas traîner leur matériel. »
La station de métro Clemenceau est un bon exemple. « En semaine, c’est relativement calme, mais le week-end, la station accueille beaucoup de monde en raison du marché très fréquenté qui se trouve à proximité. Pour faire face à cette masse de personnes, nous avons décidé de supprimer sur le quai de la station tout ce qui n’était pas strictement nécessaire. »
Si un accident se produit, l’équipe de Cedric l’analyse minutieusement. « Nous examinons si la cause demeure un problème technique ou une erreur humaine. L’objectif principal est de tirer des leçons afin d’éviter les accidents à l’avenir. Par exemple, nous prenons des mesures au niveau technique. Nous nous concentrons sur une meilleure communication avec le voyageur. Nous examinons ce que notre propre personnel peut améliorer à l’avenir également. »
La gestion des risques
« Dans la gestion des risques, deux critères déterminent nos priorités : la probabilité qu’un incident se produise et l’importance de son ‘impact », explique Cédric. « Il est donc logique que nous nous occupions en priorité des incidents qui sont très susceptibles de se produire et qui ont un impact élevé. Bien sûr, cela ne signifie pas que nous n’identifions pas et ne nous préparons pas à tous les autres risques. »
« Il y a trois choses principales que nous examinons. Tout d’abord, tout ce qui concerne les métiers de la STIB. Nous examinons les tâches effectuées par nos employés et réfléchissons à comment les rendre plus sûres. Ensuite, il y a les analyses des procédures que nous utilisons, comme la manière dont nous aidons les gens à entrer dans nos stations. Nous nous demandons toujours s’il est possible de faire mieux et de manière plus sûre, et si de nouveaux risques peuvent apparaître. Troisièmement, nous effectuons des analyses de risques pour les projets, tels que l’installation des portes d’entrée dans nos stations. »
La planification d’urgence
Enfin, il y a la planification d’urgence, qui entre en jeu en cas de petits ou de grands incidents. Ces plans visent principalement à assurer une coopération harmonieuse et de qualité avec les services d’urgence et ont été mis à jour en 2019. « Les tâches de notre propre personnel sont énumérées dans les plans d’urgence internes. Elles décrivent qui doit faire quoi, dans quel cas et quand, par exemple en cas de colis abandonné ou d’odeur suspecte. Les plans d’urgence internes indiquent également comment appeler les équipes de police ou de pompiers sur place, localiser le problème et les aider en cas de besoin. »
Des plans externes contenant des instructions en cas d’urgence ont également été élaborés en coopération avec les services d’urgence et les autorités compétentes. Par exemple, il existe un plan spécifique pour chacune de nos 69 stations (métro et prémétro) qui a été établi au préalable en collaboration avec, entre autres, les services du Haut Fonctionnaire, les pompiers, la police locale et fédérale, la Défense et le Service public fédéral de la santé.
« Dans chaque plan d’urgence et d’intervention, nous décrivons à la fois l’intérieur de la station ainsi que l’espace aux alentours, illustré par des plans et des photographies », explique Cédric.
Que contient un tel plan d’urgence et d’intervention ?
- Les voies d’accès pour les services d’urgence
- L’entrée prioritaire de la station en cas d’urgence, où les services d’urgence ont accès à toutes les installations. Cet accès d’urgence est indiqué par un autocollant spécifique ou une lumière rouge sur le logo du métro.
- Un plan de communication
- Le périmètre de sécurité et donc, par exemple, les rues qui peuvent être fermées
- Le lieu où les victimes et leurs proches peuvent être accueillis, par exemple une salle de sport ou un hôtel, et les coordonnées des personnes de contact appropriées. Ces types de bâtiments peuvent même être réquisitionnés
Exercices catastrophe
Avoir un plan est une chose, mais comment savoir si ce plan fonctionne ? Tout simplement en testant ces plans ! Nous organisons régulièrement des exercices catastrophe, à la fois en interne et en collaboration avec les services d’urgence.
« Il existe deux types d’exercices : l’exercice sur table ou dit « bac à sable » et l’exercice « réel » sur le terrain », explique Cédric. « Dans l’exercice du bac à sable, nous testons principalement la structure de prise de décision et la communication. Les gens ne sont pas vraiment sur le terrain, mais dans des pièces différentes. Ils ne sont pas autorisés à se voir et ne peuvent donc pas simuler une communication qui est transmise. L’objectif principal est de vérifier si toutes les décisions sont prises correctement. Car il faut savoir que pendant une crise, le plus gros problème est généralement la communication. »
« Le deuxième type d’exercice est l’exercice de terrain. On peut généralement voir ce type d’exercice catastrophe plus souvent car le scénario se déroule dans des lieux normalement accessibles, avec des figurants si besoin. Il s’agit donc de simulations, et la STIB y joue son rôle, en compagnie d’autres services d’urgence. Nous regardons alors comment nous intervenons en tant que STIB, comment nos employés se comportent et comment se déroule le contact avec les services d’urgence. »
« Globalement, l’ensemble de l’exercice catastrophe est bien sûr analysé en termes de communication, d’efficacité et de timing des interventions, de problèmes éventuels, d’accueil des victimes et des proches… Tout cela, bien sûr, afin d’ajuster et d’adapter les plans, si nécessaire, après une analyse interne et conjointe approfondie.«
Ce type d’exercice a généralement lieu une fois par an. Le 25 septembre 2021, par exemple, un exercice était prévu dans et autour de la station de métro Hôtel des Monnaies. « C’était un scénario d’accident dans le tunnel Porte de Hal, avec une émanation d’un produit dangereux. Nous avons dû évacuer les figurants qui se trouvaient dans la station de métro Hôtel des Monnaies », explique Cédric.
Un autre exemple est un exercice de 2020 où nous avons simulé un accident avec un tram et un bus sur l’Avenue de Hinnisdael. « Pour les voitures, on peut facilement utiliser une épave, mais pas pour nos bus ou nos trams. Nous avons donc indiqué les dégâts par des panneaux. »
La Formation
Comme les pompiers doivent intervenir plus souvent dans nos stations et dans nos véhicules, et doivent bien sûr former de nouvelles personnes, il y a des formations régulières en plus des exercices d’urgence. « Notre personnel accompagne les pompiers dans nos stations pour leur montrer, par exemple, comment ouvrir les portes d’entrée, où se trouve l’alimentation en électricité ou en eau, etc. Nous les laissons également apprivoiser nos véhicules neufs ou plus anciens. »
Selon Cédric, les plans d’urgence sont très universels. « Ils se concentrent sur l’identification des ressources disponibles, la communication et la prise de décision, quel que soit le scénario d’urgence. Ils ont également fait leurs preuves par le passé, notamment lors de l’attentat à la station Maelbeek. »
« Nous parlons, par exemple, d’un incident nucléaire ou chimique ou d’un black-out« , conclut Cédric.