Il y a peu de temps, nous sommes partis à la découverte du dépôt de tram Enghien à Molenbeek. Nous y avons rencontré Raymond qui travaille à la STIB depuis 40 ans, dont 17 ans au dépôt de Molenbeek. C’est avec tout son cœur que chaque jour, il chouchoute et nettoie nos trams.
« Avant de travailler au dépôt d’Enghien à Molenbeek, je travaillais à la STIB en tant que conducteur de tram. Mais à cause de mes problèmes de dos, je n’ai pas pu continuer… Je ne pouvais plus rester assis pendant des heures. La STIB m’a alors offert la chance de venir travailler au dépôt d’Enghien et j’en suis très content. J’éprouve une grande satisfaction lorsque j’effectue mon travail et j’ai de chouettes collègues. Que demander de plus ? »
Le nettoyage intérieur
« La première chose que l’on regarde en entrant dans un tram, c’est le sol. Et je suis fier en pensant que c’est grâce à moi que les voyageurs peuvent regarder un sol propre ! », nous dit Raymond.
Il continue d’expliquer : « Il existe trois différents types de nettoyages pour nos trams. Le premier, est le lavage de 60 000 km (environ une fois par an) : c’est un lavage archi complet qui est fait par 2 collaborateurs et qui peut prendre jusqu’à 12 heures. Nous nettoyons le tram de la tête aux pieds : le plafond, les vousoirs, les vitres, les sièges, la cabine du conducteur, le sol… Tout y passe ! D’abord nous passons l’aspirateur. Ensuite il faut tout dégraisser et enfin nous lavons tout à l’eau avec un savon antibactérien. Nous nettoyons aussi les barres où les voyageurs se tiennent avec un produit spécial qui enlève les traces laissées par la transpiration des mains. Après un nettoyage approfondi, le sol reçoit une nouvelle couche de cire. »
« Ici, au dépôt de Molenbeek, nous avons aussi un super aspirateur qui est relié à des containers par des tuyaux qui longent le dépôt. La pièce au bout du tuyau en forme de brosse est une invention de la STIB ! », raconte Raymond avec beaucoup d’amusement. « Elle est très pratique pour aspirer le tram dans tous les petits coins. Et pour enlever les chewing-gums collés au sol, nous avons une machine à vapeur spéciale qui fonctionne sous haute pression. Le chewing-gum se dissout grâce à un produit chimique, ce qui facilite leur élimination. »
« Le second lavage, est le lavage à 30 000 km (environ deux fois par an) : c’est le même nettoyage que le 60 000 km, mais sans les vousoirs et le plafond », explique Raymond. « Enfin, le dernier des nettoyages, se fait tous les 2500 km, soit tous les 15 jours : il est presque identique au 30.000 km mais pour celui-ci, on ne gratte pas les chewing-gums et le sol n’est pas vernis. »
Tramwash
« Pour l’extérieur du tram nous avons un « tramwash ». Comme pour les voitures, deux brosses géantes viennent longer et laver le tram. Il y a bien sûr un système de sécurité pour éviter d’abîmer le pantographe de nos trams : si l’antenne de la machine touche le pantographe du tram lors du nettoyage, la machine s’arrête. Une autre précaution est prise avant de lancer la machine : la personne responsable du nettoyage crie un « attention! » qui retentit dans tout le dépôt. De cette manière, on peut s’assurer que personne ne soit présent autour du tram. Nous nettoyons environs 3 trams par jour au dépôt. Il y a aussi une partie du tram qui est lavée à la main : à la base du pantographe. » Raymond nous raconte tout ça avec beaucoup d’entrain, il n’y a aucun doute : cet homme est passionné par son travail 🙂
Du sable dans nos trams
Après avoir reçu les explications de Raymond sur le nettoyage des trams, il nous explique comment fonctionne le sablage.
« Pour s’assurer que le tram roule dans des conditions optimales, et surtout, qu’il puisse freiner en toute sécurité, nous devons ajouter du sable dans le tram. Le sable est réparti dans les roues lors du freinage, la voiture a alors plus d’adhérence. Pour les anciens trams (type PCC900 et PCC700), nous devons ajouter manuellement le sable dans les réservoirs (à l’aide de brouettes disponibles dans le dépôt), ce qui prend environ une demi-heure. Le conducteur de tram doit vérifier à chaque terminus s’il y a suffisamment de sable dans les réservoirs et en ajoute si nécessaire. »
Vous vous demandiez peut-être où se trouve le sable dans nos anciens trams ? Il se trouve dans ces bacs sur lequel la plupart de nos voyageurs s’assoient. Le mystère des bacs en métal en début de wagon est donc résolu !
Pour les trams les plus récents (type T3000 et T4000), une lumière apparaît sur le tableau de bord du conducteur pour indiquer si le niveau de sable est faible dans le réservoir. Pour remplir les réservoirs, le tram doit se rendre à la voie 1 du dépôt de Molenbeek : 8 pistolets de sable sont alors disponibles et 15 minutes plus tard, le tram est prêt à repartir. Les 8 pistolets de sable sont placés de part et d’autre du tram, de telle sorte qu’ils puissent remplir les 8 réservoirs (4 de chaque côté) du tram simultanément.
« En automne (saison de la pluie et des feuilles mortes), nous devons ajouter du sable plus régulièrement, et c’est entre 10 et 11 trams dont nous nous occupons chaque jour. Le suivi s’effectue via un tableau Excel : le nombre de kilomètres parcourus détermine lorsque nous devons ajouter du sable. On compte environ 1000 / 1100km avant de rajouter du sable. Le fichier peut être mis à jour jusqu’à 3 fois par jour, » termine de nous raconter Raymond.
De notre côté, on espère que la prochaine fois que vous rentrerez dans un tram clinquant, vous penserez à Raymond !