Vous avez sûrement déjà assisté à cette scène : vous êtes dans le tram ou le bus et un autre conducteur monte à bord, salue son collègue et prend sa place dans le poste de conduite. Cela s’appelle les « remplacements sur ligne ». On vous dit tout sur ce système, et pourquoi nous l’utilisons à la STIB.
Les remplacements sur lignes : qu’est-ce que c’est ?
Le fait qu’un(e) conducteur-trice prenne le relai à bord du véhicule s’appelle le remplacement sur ligne, puisque le changement de personnel a lieu a bord, pendant l’exploitation, littéralement sur une ligne.
Chaque jour, un même véhicule est conduit en moyenne par deux ou trois conducteurs différents. Pourquoi ne pas commencer tous les services à un dépôt ?
La principale raison est que la plupart des lignes se trouvent à plusieurs kilomètres du dépôt duquel elles dépendent. Cela veut dire que pendant plusieurs kilomètres, les véhicules roulent à vide sans passagers : soit pour réaliser le trajet du dépôt vers la ligne, soit au retour, pour réaliser le trajet de la ligne vers le dépôt. D’ailleurs, nous vous en parlions déjà lors de l’inauguration de notre dépôt Marconi.
Exemple
Si nous ne faisions nos changements de conducteur-trice uniquement dans les dépôts et pas en cours de ligne, cela donnerait l’exemple suivant :
- Le premier chauffeur réalise le trajet dépôt-ligne, effectue son service avec les passagers à bord, puis ramène son bus au dépôt (à vide) pour le céder au deuxième chauffeur.
- Le deuxième chauffeur réalise alors de nouveau le trajet dépôt-ligne à vide, effectue son service avec les voyageurs puis ramène son bus au dépôt (vide) pour le céder au troisième chauffeur.
- Le troisième chauffeur réalise alors pour la troisième fois le trajet dépôt-ligne à vide, effectue son service aux voyageurs, puis ramène son bus à vide au dépôt pour la nuit.
Vous le comprenez rapidement, dans cet exemple trois allers-retours « dépôt-ligne / ligne-dépôt », sans passagers, sont effectués.
Imaginons que ce trajet dure 30 minutes. Le véhicule roule alors à vide pendant 3 heures, avec tout l’impact environnemental et sur la circulation que l’on peut imaginer mais aussi sur le service client puisque pendant que le bus fait ses allers et retours vers le dépôt, il ne circule pas sur sa ligne pour transporter des voyageurs .
Limiter les kilomètres morts
Pour limiter ces kilomètres avec un bus vide, appelés aussi « kilomètres morts« , une fois que le véhicule est sur sa ligne, nous préférons que le deuxième et le troisième chauffeur rejoignentleur véhicule sur la ligne pendant le service. C’est ce qu’on appelle les « remplacements sur ligne ». Dans notre exemple, cela permettrait de limiter à seulement un aller-retour, soit de rouler 2 heures de plus avec des passagers.
Faire l’impasse sur ce moyen de fonctionner doublerait les kilomètres morts au tram, et augmenterait de 30 à 40% au bus.
L’impact sur l’offre est considérable. En semaine cela représente 20% d’offre en moins en semaine et 30% le week-end.
Et l’hygiène, dans tout ça ?
En ce contexte particulier d’épidémie de COVID-19, chaque membre de notre personnel de conduite dispose d’un kit de nettoyage pour son poste de conduite. Nos agents reçoivent également masques et gel hydroalcoolique. De plus, des équipes de nettoyage sont présentes aux principaux terminus.
Vous le comprenez à présent, nous utilisons les remplacements sur ligne pour être les plus efficaces : limiter les kilomètres morts a un impact sur la circulation, sur l’environnement, sur notre utilisation de nos ressources (carburant). C’est dans un souci d’efficience permanent que nous travaillons, pour nos voyageurs et pour Bruxelles.