Comment rendre le transport public bruxellois encore plus sûr ? C’est une question que l’on se pose sans cesse. Une partie de la réponse se trouve dans l’innovation. Nous avons fait un tour du côté de notre département Bus pour jeter un œil à une nouvelle technologie qui permettra de rendre les bus bruxellois et la circulation en ville encore plus sûrs.
Nous nous soucions de la sécurité de nos transports, non seulement pour les voyageurs, mais aussi pour les autres usagers de la voie publique, souvent plus vulnérables. C’est pourquoi la STIB teste un prototype de rétroviseurs-caméras, qui permet de supprimer les angles morts. « Ça change la donne ! » pour reprendre les termes de l’un de nos chauffeurs.
Les rétroviseurs-caméras remplacent les rétroviseurs classiques. Grâce aux caméras super performantes, pourvues d’un grand angle de vision, et d’écrans installés dans le bus, nos chauffeurs ont littéralement une paire d’yeux supplémentaire.
Quels sont les grands avantages de ces rétroviseurs-caméras ?
- Ils suppriment quasi totalement l’angle mort, car le chauffeur a une très bonne vue autour du bus
- La vision est claire quelle que soit la météo et quand il fait sombre, grâce à l’adaptation automatique et rapide de la luminosité de l’image
- Il n’est pas nécessaire de régler les rétroviseurs lors d’un changement de chauffeur, les caméras sont toujours bien placées
- Les rétroviseurs sont nettement plus petits que des rétroviseurs classiques, ce qui facilite les manœuvres et réduit le risque de dégâts
- Les écrans se trouvent dans le champ de vision du chauffeur, ce qui rend la conduite plus confortable

Les rétroviseurs-caméras constituent une aide considérable pour nos chauffeurs, étant donné que le trafic urbain dense dans Bruxelles demande une attention et une anticipation constantes. Ils doivent non seulement tenir compte des automobilistes, mais aussi et surtout des usagers faibles de plus en plus nombreux, que ce soit à pied, à vélo ou à trottinette.
L’un de nos chauffeurs de longue date a pu tester le système dans le dépôt et explique que ces rétroviseurs-caméras « changent vraiment la donne ». « Ça change la vie d’un chauffeur. Tout à coup, on a en toutes circonstances une vision pour ainsi dire parfaite de ce qui se passe autour du bus, même lorsqu’il fait sombre. C’est une petite révolution en matière de sécurité. De plus, les caméras sont toujours bien placées. Un chauffeur qui prend son service ne doit plus à chaque fois régler les rétroviseurs. »
Test sur la ligne 64
Nous testons le prototype de rétroviseurs-caméras sur un bus électrique articulé de Solaris. Le bus devrait être homologué à la fin de cette année pour qu’il puisse circuler sur la voie publique. Un panel de chauffeurs pourra alors le tester sur la ligne 64, ce qui permettra de le soumettre à un éventail de situations beaucoup plus large. Si les résultats sont positifs, les nouveaux bus pourront alors se voir équipés de ces rétroviseurs-caméras.
Nous testons d’ailleurs ce nouveau système de sécurité en collaboration avec l’institut Vias et, à terme, nous souhaiterions surtout en équiper nos bus articulés. Les camions utilisent déjà cette technologie depuis plus longtemps, mais ce système fait encore figure de prototype auprès des transports publics.
Œil de lynx : une autre solution pour les angles morts
Outre les rétroviseurs-caméras, la STIB teste d’autres technologies innovantes. Citons par exemple le système baptisé « œil de lynx ». Il avertit les usagers de la voie publique lorsqu’ils se trouvent dans l’angle mort du bus, ce qui leur permet de savoir que le chauffeur ne peut pas les voir et les encourage à se déplacer.
Limiteurs de vitesse
La STIB est également en train de déployer des limiteurs de vitesse sur une partie de ses bus. Cette fonctionnalité aide au respect de la limitation de vitesse de 30 km/h. D’ici fin 2022, 800 bus devraient en être équipés.
Infrastructure et formation
La technologie ne constitue bien entendu qu’une partie de la solution. La sécurité routière, pour le transport public en particulier, dépend de nombreux facteurs. L’infrastructure routière y joue un rôle, raison pour laquelle nous sommes beaucoup en contact avec les gestionnaires de voirie.
Le comportement des usagers de la voie publique est un autre élément important, et imprévisible. Et il y a bien entendu le comportement et le style de conduite de nos chauffeurs. Ils suivent une formation très poussée, lors de laquelle l’accent est mis sur la sécurité. Nous apportons par exemple beaucoup d’attention à la conduite défensive.
Mais les chauffeurs restent des êtres humains. C’est précisément là que la technologie peut prêter main-forte. Il ne s’agit pas d’une solution miracle, mais elle peut faire la différence, raison pour laquelle la STIB l’étudie avec attention.

Moins d’accidents
Force est de constater que ces efforts portent leurs fruits : depuis 2015, le nombre d’accidents de la circulation impliquant des bus de la STIB n’a cessé de diminuer, passant de 3195 accidents à 2139 en 2020, soit une baisse de 33 %, et ce, malgré l’augmentation des fréquences sur ses lignes. Mais nous ne nous reposons certainement pas sur nos lauriers et continuons d’investir dans la sécurité.