Elle traverse plusieurs communes de l’est de Bruxelles et elle a son terminus en Flandre. Le 39 a survécu à la Seconde Guerre mondiale et son trajet a connu de nombreux changements à travers les âges. Bien connue et appréciée des Bruxellois, la ligne 39 de la STIB fête cette année son 100ᵉ anniversaire. Nous profitons de cette occasion spéciale pour vous parler plus en détail de l’histoire de cette ligne historique.

L’après-guerre

Au début des années 1920, Bruxelles, comme toute la Belgique, continue à se remettre petit à petit de la guerre terminée en 1918. La situation des transports publics reste difficile. 1923 voit l’arrivée d’une nouvelle formule d’exploitation, avec une légère augmentation du trafic et la mise en circulation de nouvelles voitures.
Petit à petit, les lignes, les unes après les autres, reviennent à la normale. En parallèle, la société de transport public bruxellois se réorganise.
L’organisation plus scientifique du mouvement et la mise en graphique de tous les horaires facilitent le travail du personnel et offrent une plus-value non négligeable aux voyageurs.
Les tramways bruxellois peuvent donc envisager à nouveau d’étendre leur réseau et permettent la mise en exploitation de nouvelles lignes.

1925, naissance de la ligne 39

C’est le 1ᵉʳ janvier 1925 que naît la ligne 39. Le but de cette ligne est de relier la place Dumon, située sur la commune de Woluwe-Saint-Pierre, au Treurenberg, qui est une petite colline de la ville de Bruxelles ainsi qu’une artère qui monte de la place Sainte-Gudule vers la rue Royale.
La ligne 39 connaîtra en 100 ans quelques changements majeurs.

1947, prolongation vers Bockstael

Deux ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Bruxelles se remet une nouvelle fois de ces années sombres. Le réseau renaît et évolue. Pour la ligne 39, le changement arrive le 2 septembre.
Le terminus du Treurenberg est abandonné au profit d’un prolongement vers la place Emile Bockstael à Laeken via les places Madou, Rogier, de l’Yser, l’avenue du Port et la rue Marie-Christine.
La longueur de la ligne augmente, tout comme le nombre des voyageurs.

Les années 60 et les grands changements

En juin 1963, la STIB supprime le tram 31. Il reliait la Bourse (avec un arrêt situé rue du Marché aux Poulets) à Boitsfort. La STIB décide alors de dévier le tram 39 depuis le Cinquantenaire pour reprendre cette desserte via la rue de la Loi et la rue des Colonies, où se situe le siège actuel de la STIB.

Mais le plus grand changement pour le réseau tram de Bruxelles survient fin 1969 avec la mise en service du tout premier tunnel de prémétro entre Schuman et De Brouckère.
Dès le 20 décembre, les trams 23, 39 et 44 empruntent ce nouveau tunnel, délaissant le terminus de la Bourse au profit d’une nouvelle boucle terminale au débouché du tunnel de prémétro à la place Sainte-Catherine.

En pleine période de bussification du réseau et avec l’arrivée, quelques années plus tard, du métro à Bruxelles, la ligne 39, comme bien d’autres lignes de tram, résiste encore face aux grands changements de mobilité de l’époque.

1976 : le métro transporte ses premiers voyageurs à Bruxelles

L’arrivée du métro chamboule le réseau et les habitudes des voyageurs de la STIB à Bruxelles. Le 20 septembre 1976, le premier axe de métro lourd est mis en service et emprunte le tunnel de prémétro converti pour l’exploitation métro.
Au préalable, la ligne 39 (tout comme la 44) est déviée vers le nouveau terminus souterrain de Montgomery, toujours utilisé aujourd’hui, pour permettre les derniers travaux d’adaptation.
La restructuration des réseaux tram et bus est effective. Le 39 se limite désormais officiellement au tronçon Montgomery – Stockel.

La prolongation vers Ban-Eik

Le dernier grand événement lié à la ligne 39 se produit le 1ᵉʳ septembre 1988. Le prolongement entre Stockel et Ban-Eik est mis en service, suivant un itinéraire qui n’a plus été modifié depuis.
Fait intéressant : le prolongement vers Ban-Eik reprend une ligne historique de… train. En effet, la ligne 39 reprend le tracé d’une ancienne voie de chemin de fer, la 160, qui reliait Bruxelles-Luxembourg à Tervuren.
Des restes de quais sont visibles à l’arrêt Louis Marcelis. Quant à l’arrêt De Burbure, les voyageurs peuvent y voir l’ancienne gare de Wezembeek-Stockel qui longe une des voies.

Le rôle du dépôt de Woluwe pour la ligne 39

Le dépôt de Woluwe est indissociable de l’histoire du 39. Ce dépôt a fourni matériel et personnel à la ligne 39 tout au long de son existence.
L’ensemble des différents types de véhicules qui ont desservi la ligne depuis sa création y est d’ailleurs toujours présent, dans la partie occupée par le Musée du Tram.

Quel avenir pour la ligne 39 ?

Actuellement, cette ligne est exploitée par des motrices de type PCC. Si ces motrices ont un certain âge, elles restent cependant indispensables pour transporter nos voyageurs sur cette ligne.
Des trams à plancher bas (comme les trams T3000 de la STIB) pourront un jour l’emprunter, une fois que des travaux d’adaptation seront réalisés au niveau des tunnels de la station Montgomery.

(Re)découvrez le tracé de la ligne 39… sous la neige !

*Nous tenons à remercier chaleureusement toute l’équipe du dépôt de Woluwe qui a permis la réalisation de cette vidéo.
Remerciements tout particulier à monsieur Michel Reps pour sa passion des transports en commun et des photos mises à disposition dans cet article.