Toxicomanie dans les stations du métro bruxellois : que fait la STIB ?
L’explosion des cas de toxicomanie à Bruxelles a des répercussions négatives sur notre réseau de transport public. La présence de toxicomanes dans les stations de métro génère un sentiment d’insécurité chez beaucoup de voyageurs. Alors que faisons-nous pour lutter contre ce phénomène qui s’accentue ces derniers mois ? Comment agissons-nous pour renforcer la sécurité de nos voyageurs ? C’est ce que nous allons aborder dans cet article.
Un problème sociétal qui dépasse la STIB
La problématique de la toxicomanie dépasse le rôle et les compétences de la STIB, dont la mission est d’organiser et d’offrir un service de transport public dans la capitale.
Il est également juste de noter qu’il s’agit d’un problème qui n’est pas spécifique à la STIB, mais qui reflète ce qui se passe dans notre société. La présence généralisée de toxicomanes est également constatée dans les rues, dans les portails des agences bancaires et des immeubles d’habitation, dans les parkings publics… et cette problématique nécessite une prise en charge globale.
En attendant, nous agissons sur plusieurs fronts afin de tenter d’atténuer les inconvénients générés par cette situation pour les voyageurs tout en adoptant une approche la plus humaine possible par rapport aux personnes fragilisées.
Agir sur plusieurs fronts
Nous vous l’expliquions dans l’un de nos articles, nous menons différentes actions, en collaboration avec les forces de l’ordre, mais aussi avec les services et associations compétents : partenariat et soutien à des asbl actives dans le secteur, surveillances, maraudes et rondes, partage d’informations et actions préventives, appels à différents niveau de pouvoir en faveur d’une approche structurée et participation active aux groupes de travail mis en place.
Concrètement, les forces de l’ordre interviennent dans nos stations de manière régulière et ciblées. Les agents de sécurité de la STIB sont associés à ces missions, en tant que facilitateurs, puisqu’ils connaissent bien le terrain et peuvent diriger les policiers dans leur action.
Ces actions ont pour but d’évacuer les toxicomanes et de les diriger vers une salle de consommation de drogues en dehors du réseau de transport public, d’approcher les personnes en errance et de leur proposer des solutions d’accueil, d’arrêter les dealers, se réapproprier les stations et augmenter le sentiment de sécurité. Malheureusement, force est de constater qu’après chaque passage ou action, les personnes concernées reviennent rapidement.
Le rôle des agents de sécurité à la STIB
700km de réseau, 20h sur 24
Pour remettre un peu les choses dans leur contexte, il est bon de s’attarder sur le rôle d’un agent de sécurité à la STIB mais aussi sur l’étendue de notre réseau. Actuellement la STIB dispose de 2200 arrêts de surface et 69 stations souterraines. Le tout s’étend sur 700km. Notre réseau est exploité 20h sur 24. Pour couvrir ce large territoire nous employons plus de 300 agents de sécurité auxquels s’ajoutent à peu près autant d’agents de prévention. Au vu de l’étendue du réseau de la STIB, il n’est évidemment pas possible pour nos agents, malgré leur nombre, d’être présents partout et à tout moment.
L’accréditation VIGILIS
En plus d’être assermentés, les agents de sécurité de la STIB possèdent une accréditation VIGILIS. Bien que celles-ci permettent à nos agents d’intervenir pour des faits d’infractions aux règles de transport comme des défauts de titres de transport ou des incivilités (fumer, taguer… ), ils n’ont pas les pouvoirs des agents de police.
De manière plus concrète, voici ce que nos agents de sécurité ont le droit de faire avec l’accréditation VIGILIS :
- verbaliser sur sites propres en cas d’infractions ou d’incivilités
- demander ses papiers d’identité à un voyageur
- retenir un voyageur sur place maximum 30 minutes si celui-ci refuse de montrer ses papiers d’identité et ce, en attendant l’arrivée de la police
- en cas de délit : garder un voyageur à l’écart de l’espace public maximum 2h, en attendant l’arrivée de la police
- utiliser des menottes si la personne constitue un danger soit pour elle-même soit pour les autres voyageurs (par exemple : si une personne essaie de sauter sur les voies de métro)
Cette accréditation VIGILIS est accordée par le ministère de l’Intérieur après un parcours de formation d’agent de gardiennage et de sécurité, dispensée par l’organisme G4S. Ensuite, nos agents doivent passer des tests au Selor. Le tout dure entre 4 et 5 mois.
Vous l’aurez compris, les agents de la STIB sont compétents pour des faits d’infractions aux règles de transport. Ils ne sont pas compétents pour intervenir pour des faits de consommation de stupéfiants. La consommation de stupéfiants est un fait de nature judiciaire. Seule la police est compétente. Les agents de la STIB ne peuvent agir que dans le cadre du flagrant délit et faire appel alors à l’intervention de la police.
En conclusion
Le problème de toxicomanie en station est un problème très sérieux et structurel où s’appliquent des aspects tels que la prévention, l’accueil et l’action des forces de l’ordre. Nous abordons systématiquement la problématique avec les forces de police et nous avons également sollicité une approche structurée de la part des autorités compétentes. Plusieurs réunions ont déjà eu lieu. Nous y participons activement et appelons de tous nos vœux une action rapide vu l’urgence de la situation.