Les férus d’histoire et les plus nostalgiques en rêvaient, la STIB l’a fait. Dès le 1er mai, nous remettons en service des trams tirés par des chevaux sur les lignes 92 et 93.
Arrêté en 1922, il aura fallu attendre 2019 pour que ce mode de transport écologique et tellement apprécié des enfants, retrouve une seconde jeunesse sur notre réseau.
Avant de nous lancer, il faut d’abord vérifier si le retour du tramway tracté par des chevaux est réaliste. C’est pourquoi nous avons effectué un véritable test de terrain le dimanche 24 mars, au cours duquel nous avons sorti la baladeuse 509. Retour sur cette journée historique.
Il n’y a pas d’heures pour les braves
La baladeuse 509 l’a déjà bien compris. Ce dimanche 24 mars, cette superbe chevaline de 1888 reprend du service ! Réveillée très tôt au Musée du Tram et acheminée par camion à Ixelles, la 509 va vivre ce dimanche différents tests de maintenance et de circulation : absolument tout doit être vérifié dans les moindres détails, avant sa mise en service sur notre réseau dès le 1er Mai. Ixelles, où l’attendent déjà ses fidèles destriers.
Deux forces de la nature
Ces deux magnifiques chevaux sont robustes. Sorti de leur routine touristique (au quotidien, ils tirent des calèches à Bruges), le tarmac entre les arrêts Fonson et Bordet semble être plus confortable pour leurs sabots que les vieux pavés de la Venise du Nord. Et pourtant, malgré leur expérience des transports, tracter une chevaline n’est point chose aisée. N’en déplaise aux optimistes, certaines montées semblent finalement bien plus difficiles à grimper qu’elles n’en paraissent. Qu’importe ! C’est avec sourire et motivation que les voyageurs (membres du Musée du Tram et passionnés), qui ont eu la chance de s’asseoir dans la 509, posent le pied à terre. Ils aident nos deux chevaux flamands à s’acclimater au sol bruxellois et à son terrain si particulier.
Dans la pratique
Trois trajets aller-retour sont réalisés, avec l’aide de la Police qui bloquait la circulation pour que les tests se déroulent dans les meilleures conditions possibles. Au passage de la rue Fonson, nos deux compères ont d’ailleurs découvert les fameux trous de ralentissements qui empêchent les voitures d’emprunter le site propre de la voie. Là aussi, il aura fallu également l’aide des personnes présentent pour aider les chevaux à vaincre les différents obstacles de la route.
Des écuries à Ixelles
La STIB a lancé, en interne, un appel interne aux volontaires pour s’occuper des chevaux. Énorme succès ! En attendant la mise sur réseau de la chevaline, les volontaires ont déjà été formés. Ils savent désormais comment les soigner, les nourrir et les entretenir. D’ailleurs, il n’aura pas fallu longtemps pour trouver un endroit approprié à nos amis à quatre pattes. Le dépôt d’Ixelles, là où il y a 100 ans existaient déjà des écuries et dont les vestiges sont actuellement en rénovation, est l’endroit parfait. Les travaux vont bon train et tout sera prêt pour le 1er mai.
Un retour Royal
De retour à Ixelles en début d’après-midi, le travail des chevaux se termine. Le test semble concluant.
Nos deux protagonistes du jour semblent un peu fatigués. Ils s’imaginent déjà arpentant fièrement la Rue Royale, sur les lignes 92 et 93, entre deux trams modernes.
Patience. Le bruit des sabots sur le sol de ce tronçon de Bruxelles va bientôt se faire ressentir.
Pour le plus grand plaisir des amateurs d’animaux et de véhicules anciens.